« La jarre peut elle être plus belle que l’eau ? »
Cette interrogation posée par Paul Eluard me revient souvent à l’esprit lorsque je me trouve face à une œuvre d’art.
L’artiste peut-il rivaliser avec la Création ?
L’artiste met-il en valeur la Création ?

Michel Gonce nous montre, par ses tableaux, ses talents de « Potier ». Il crée, joue avec les essences. On peut l’imaginer, ses sens en éveil, choisir, polir, toucher, sentir, disposer enfin les éléments pour nous donner à voir un paysage, un désert, une icône, un arbre…
C’est un jeu de virtuose sur les formes et les couleurs.
La marqueterie ne semble plus avoir de secrets pour lui.

Cependant, si l’artiste, en reprenant la métaphore de Paul Eluard, sait façonner la jarre pour contenir l’eau, comme le tableau qui enserre les petits morceaux de Création, j’ai aimé plus que tout la période actuelle de son travail, de sa recherche.

Il ne joue plus, il s’efface.
La jarre est là, bien sûr, puisqu’il y a le travail de l’artiste, mais c’est l’eau qui s’impose et qui jaillit.
Les veines du bois, jusqu’alors cachées, sont mises en valeur, et les camaïeux de couleurs, qui nous font penser à la terre, à l’arbre, vivent tout à coup.
Et nous sommes stupéfaits par cette révélation du mystère des essences et de ce jeu souterrain qu’il nous donne à voir.

Jacqueline Raspail


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